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  • Nouvelles de danse

    NDD#75 DOSSIER Cap sur la comédie musicale

    Les demoiselles de Rochefort, Jacques Demy, 1967

    Dossier coordonné par Alexia Psarolis

    De la scène au grand écran, danse et chant se déploient main dans la main pour un spectacle total, qui connait un renouveau ces dernières années. Cap sur un genre qui n’en finit pas de se réinventer.

    “I’m singin’ in the rain, I’m singin’ in the rain…” Vous connaissez la chanson éponyme de Chantons sous la pluie ?… le film de comédie musicale le plus vu dans l’histoire du cinéma, réalisé par Gene Kelly et un jeune homme d’à peine 28 ans : Stanley Donen (1952). Devenu maître incontesté du genre, le cinéaste, lui-même danseur et chorégraphe, vient de nous quitter à 94 ans, laissant derrière lui des chefs-d’œuvre. Quelques mois plus tôt, de l’autre côté de l’Atlantique, le compositeur français Michel Legrand tirait également sa révérence. Lui qui forma un tandem de renom avec le cinéaste Jacques Demy signa de célèbres chansons que l’on fredonne encore.

    Dépassée, la comédie musicale ? Tout le contraire ! L’exposition que vient de lui consacrer la Philharmonie de Paris donne un aperçu du phénomène, répandu dans le monde entier, de Hollywood à Cherbourg, de Londres à Bombay. En Inde, la comédie musicale est considérée comme un genre à part entière ; les films « Bollywood » – ainsi nommé par les Occidentaux, contraction de Bombay et de Hollywood – mêlent action, drame, amour, chansons et, évidemment, la danse, qui fait partie intégrante de la culture populaire indienne.

    Les chansons d’amour de Christophe Honoré, The Artist de Michel Hazanavicius, La La Land de Damien Chazelle ou, dans un autre registre, le récent Mary Poppins…, on assiste depuis quelques années au retour en force de la comédie musicale au cinéma comme à la scène. Il y a un an, Randal Kleiser, le réalisateur de Grease, venait fêter à la Cinémathèque, à Bruxelles, les 40 ans de son film culte, qui connut dès sa sortie un succès jamais démenti. Récemment Antoine Guillaume triomphait de Bruxelles à Paris avec sa pièce Vous avez dit Broadway ?, une traversée de la comédie musicale, des origines à nos jours. D’autres exemples ? Cabaret au Théâtre de Liège en janvier dernier dans une version chorégraphiée par Thierry Smits ou encore Cats, la mythique comédie musicale
    londonienne (créée en 1981), qui a achevé fin mars sa tournée au Palais 12 à Bruxelles. Quant au classique des classiques, West Side Story, il renaîtra à Broadway fin 2019 dans une mise en scène d’Ivo van Hove et une chorégraphie signée… Anne Teresa De Keersmaeker. Si les liens avec la danse contemporaine peuvent apparaître improbables, des chorégraphes tels que Mark Tompkins, Thomas Hauert, Philippe Decouflé et d’autres encore réinvestissent les codes du genre et revendiquent sans ambages l’héritage de ce « divertissement populaire » si cher aux Anglo-Saxons, qui s’y adonnent sans complexes.

    Bien vivante, la comédie musicale demeure un objet d’étude avec ses codes dramaturgiques, esthétiques, narratifs… De Broadway à Hollywood, quelle est son histoire ? Comment circonscrire cet objet artistique qui mêle chant et mouvement ? Quelles valeurs véhicule-t-il ? C’est le programme que l’on vous propose dans les pages qui suivent, modeste hommage aux « maîtres » récemment disparus, dont les œuvres éternelles continueront de nous enchanter. •

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