Landfall
Proposed by : Erika Zueneli
Sans renier son univers de chorégraphe chercheuse, Erika Zueneli a fait avec LANDFALL le pari d'un renouveau radical. La jeunesse de la distribution y participe, ses horizons variés aussi : de la danse bien sûr au théâtre, au cirque. Autant de trajectoires singulières qui s'entrecroisent dans cet espace commun – ingrédient clef de la grammaire de l'artiste –, ce paysage sans cesse recomposé, cette “zone à défendre face aux rétrécissements du réel”.
Une dynamique de tous les instants se déploie sur ce terrain de jeu : un entrelacs de registres et de personnalités trouvant à s'articuler dans les pleins et les vides. Une célébration du risque, de l'endurance, de la complexité limpide, de la confiance. Accompagnées par une bande-son subtilement entêtante, fougue et douceur s'affirment en vertus cardinales de cet opus sacré meilleur spectacle aux Prix Maeterlinck de la critique pour la saison 22-23.
Une co-présentation Le Jacques Franck et Charleroi danse.
We wear our wheels with pride and slap your streets with color…We said “Bonjour” to Satan in 1820…
Proposed by : Robyn Orlin
De son adolescence en pleine apartheid, la chorégraphe sud-africaine a conservé des souvenirs dont la puissance reste vive, notamment de ces rickshaws, petites voitures à bras tirées par des personnes noires et transportant des maître·sses blanc·hes. Avec leurs tuniques multicolores et leurs coiffes ornées de cornes de vache, signe de puissance mais aussi d’asservissement, ces hommes transformés en bêtes de sommes « semblaient danser, le corps suspendu dans les airs».
Robyn Orlin invente alors la danse des pousse-pousse dans ce spectacle aussi flamboyant qu’émouvant ! La dizaine d’artistes emporte le public dans une fête dansée et chantée qui exprime si bien leur joie de vivre dans cette « Roue de la fierté », devenue force de résistance, et rendent ainsi hommage à l’esprit de la Rainbow Nation. Un show virevoltant et farouchement engagé !
Sāmara
Proposed by : LILA MAGNIN
public : 12+
En prise avec la dualité du monde – mise singulièrement en exergue au plus fort de la crise du Covid –, la nouvelle création de Lila Magnin explore ce qui, autour de nous, dans ses changements brusques, affecte notre perception.
Comment trouver un langage commun malgré des parcours distincts? Dans quelles limites s'exerce la liberté des corps? Les cinq individus qui habitent le plateau de cette création partagent des émotions semblables mais différées, comme en écho au terme sanskrit Sāmara et à ses deux significations principales, "lieu de guerre" et "marche avec les dieux".
Elle-même artiste hybride – dont l'univers englobe tant la scène que les arts numériques, tant le son et la voix que le mouvement –, Lila Magnin voit en ces significations l'essence duelle de notre monde, ses contradictions profondes et chaotiques, autant que l'essentielle question de ce que nous laisserons aux générations futures.
À travers la puissance du groupe, Sāmara (qui est aussi le prénom d'une personne chère à la chorégraphe) joue avec le feu de la colère et de la célébration.
Spongebabe in L.A. (4 Love & Anxiety)
Proposed by : Mercedes Dassy
public : 15+
Retour au solo pour Mercedes Dassy, qui se glisse dans la peau de Spongebabe, chanteuse à la veille de sa grande première. Entre répétition générale et confidences intimistes, entre danse, musique et mots, une autofiction nourrie de métamorphoses, sur le chemin du chaos au calme.
Après avoir exploré les énergies collectives dans RUUPTUUR et son quatuor de cyborg-centauresses, la chorégraphe-performeuse révélée par i-Clit revient au solo et entame un nouveau cycle de recherche. Fascinée par la figure iconique de la chanteuse, Mercedes Dassy imagine son double fictionnel, lui confiant des textes écrits entre 2020 et 2023 sur diverses étapes de sa propre vie. Et travaille en parallèle à leur mise en musique.
C'est à la veille de la sortie de son album 4 Love & Anxiety qu'on découvre Spongebabe. À l'heure des répétitions, mais aussi du récit intimiste de ses expériences et réflexions sur les crises traversées, la vulnérabilité, la douceur, la renaissance.
Leitmotiv entêté de la créatrice, rupture et pop culture figurent au rendez-vous de cet opus au vocabulaire « constamment maintenu à la frontière du naturel, brouillant les pistes entre fabriqué et spontané ».
Black Hole
Proposed by : Sara Dziri
Avec Black Hole, Sara Dziri, en collaboration avec la danseuse-chorégraphe Yasmina Tayoub, crée un pont entre la culture rave et la danse contemporaine, entre la musique électronique et la tradition de transe nord-africaine, entre les ravers et le reste du monde. Elles examinent le phénomène de la transe et de la rave à partir de leur propre héritage culturel. La question centrale: comment la rave peut-elle devenir une méthode de survie pour les personnes qui sont fatiguées de vivre dans une société où elles ne sont pas acceptées pour ce qu'elles sont?
Aatt enen tionon & herses
Proposed by : duo - Boris Charmatz
Trois danseurs se répartissent sur les trois niveaux d'une tour, s’isolant ainsi du regard des autres. Dans la chorégraphie Aatt enen tionon personne ne se touche. L’espace de mouvement est réduit au strict minimum. La démarche chorégraphique radicale repose sur un jeu de solitude et de tensions paradoxales que seul le spectateur peut percevoir. Dans herses, duo extrait de la création herses (une lente introduction), le désir de fusion devient le moteur d’une danse sculpturale et charnelle.
Pedros, portraits croisés d’un père et son fils
Proposed by : Maria Clara Villa Lobos
Ils s’appellent Francis et Antoine Pedros. L’un est le père, l’autre le fils, tous deux danseurs professionnels. L’un a été soliste du Ballet Royal de Wallonie, devenu par la suite Charleroi Danse, l’autre est danseur et chorégraphe au sein de sa propre compagnie. Dans ce duo, Maria Clara Villa-Lobos s’intéresse à la relation père-fils à travers le langage de la danse qui leur est commun, mais aussi par le biais de la parole, des souvenirs, des anecdotes…
Avec ces portraits croisés autour de la danse, Maria Clara tisse un voyage entre le passé et le présent, entre deux générations de danseurs, ainsi qu’une ode au corps dansant quel que soit son âge.
La Cage
Proposed by : Faraja Batumike
public : 11+
Originaire de Goma, en RDC, Faraja Batumike pratique la danse (hip-hop, house, break, ndombolo) depuis 2007. Lauréat de plusieurs concours locaux et travaillant aussi à l’international comme formateur et chorégraphe, il fonde en 2017 le Goma Dance Festival, rendez-vous annuel de danse urbaine, contemporaine et traditionnelle.
Son Congo natal, terre de richesses mais aussi de terribles violences, fait partie du solo dont il présentait une première version au Detours Festival de la Cie No Way Back, à Bruxelles en 2021 . La Cage raconte le parcours d’un jeune homme qui veut réaliser son rêve malgré un environnement complexe. Mêlant hip-hop et parole, la pièce montre aussi « qu’on se crée nous-mêmes des cages, qu’on s’emprisonne dans nos pensées limitatives ». Aujourd’hui, confie Faraja, « Goma n’est plus une cage pour moi ».
In Other Words
Proposed by : Ingrid Berger Myhre
Avec son regard intelligent et son regard sur la danse, Ingrid Berger Myhre crée des spectacles humoristiques, sans prétention et charmants. Dans In Other Words, elle joue avec les possibilités et les lacunes du langage et l'utilise comme structure pour la danse en tant qu'expression poétique.
La danse est-elle un langage ? Et si oui, comment parle-t-il ? Avec la scène comme page, la chorégraphie se déroule comme un discours physique avec sa propre syntaxe, grammaire et vocabulaire. Mais qu’est-ce qui détermine ces expressions dansées ? Et que signifie lire la danse ? En d’autres termes, si nous ne recherchons pas de sens, comment pouvons-nous expérimenter la création de sens en regardant de la danse ?
Möbius
Proposed by : Compagnie XY / Rachid Ouramdane
Dans Möbius, les limites de l'acrobatie sont repoussées. Un groupe de pas moins de 20 (!) acrobates se déplace comme une volée d'oiseaux : synchronisé et harmonieux, une chorégraphie précisément chronométrée enveloppée dans une production de cirque à grande échelle. De superbes figures acrobatiques sont renforcées par le paysage sonore électronique qui donne le rythme de la performance et augmente la tension. Le décor d’un blanc immaculé se présente comme un espace infini dans lequel une action déclenche une réaction en chaîne d’autres actions et dans lequel les possibilités sont infinies.
La compagnie XY est un incontournable du monde du cirque. Ils sont actifs en tant que compagnie depuis vingt ans et s'entraînent principalement à une technique de cirque spécifique : le poirier. Pour augmenter les possibilités au sein de cette discipline, ils optent toujours pour une grande équipe sur scène. Ils travaillent également en collectif, chaque acrobate apportant sa contribution. Pour Möbius, le collectif a noué une collaboration avec le célèbre chorégraphe Rachid Ouramdane.
Coquelicot
Proposed by : Nono Battesti
Avec un travail chorégraphique, musical et narratif, Nono Battesti et son équipe enchaînent les tableaux dont nous sommes tous les personnages. Puissant, poétique et troublant de sincérité, Coquelicot avance la question de l’héritage moral dont découlent nos décisions, nos actes et notre courage. Dans cette fable, on se perd dans un monde accéléré et urbain, un univers dont on ne semble pas pouvoir s’échapper. À la recherche d’un nouveau souffle, quatre protagonistes se rencontrent et se réinventent dans la découverte de l’autre.
THISISPAIN
Proposed by : Hillel Kogan
public : 13+
Dans ce spectacle relevant à la fois de la danse et du théâtre, le chorégraphe israélien Hillel Kogan se définit comme un « touriste issu de la danse contemporaine qui visite le monde du flamenco ». Un touriste, oui, mais un touriste qui mettrait tout son cœur, son corps et ses tripes à saisir l’essence, les principes, les codes et même les clichés de ce style charriant toute une cargaison de fantasmes.
Dans THISISPAIN (comme Spain, « Espagne », et pain, « souffrance », le flamenco étant entre autres l’expression artistique espagnole de la souffrance), Hillel Kogan dialogue et danse en duo avec Mijal Natan, danseuse israélienne pour sa part tout à fait spécialiste du style.
Malicieux, culotté, peut-être même irrévérencieux, le danseur approche son sujet d’étude avec autant de passion que d’espièglerie. Braceo, zapateado, robes à volants, chaussures à talons et même taureau : tout est là mais tout sera déconstruit avec humour, pour questionner les notions de frontières et d’identité nationale, de genre, d’appropriation culturelle et de folklore.