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    Alexia Psarolis

    Partir, revenir. Les mouvements de la vie – Entretien avec Thierry Thieû Niang

    Rencontre Tous les articles Juin 18, 2025
    Juliette Armanet. Extrait de la scène de la patinoire/Bande-annonce du film

    Quitter ses parents, sa ville natale, ses copains d’école. Changer d’horizon et de classe sociale. Partir, revenir, se souvenir. Projeté en ouverture du Festival de Cannes 2025, Partir un jour d’Amélie Bonnin, dépeint avec justesse, ces mouvements de la vie et pose cette question : qui est-on devenu ? A-t-on trahi ses origines ? Alors que Cécile (Juliette Armanet) s’apprête à ouvrir son restaurant gastronomique à Paris, elle doit rentrer en urgence dans le village de son enfance, suite à l’infarctus de son père. Un film musical où les corps se meuvent sur des tubes populaires et dont Thierry Thieû Niang signe la chorégraphie. Alors on danse ?

    Comment as-tu rencontré Amélie Bonnin ?

    Thierry Thieû Niang : Nous nous connaissions via Aurélie Charon avec qui elle a initié ce beau projet – Radio live* que j’avais vu plusieurs fois. Amélie connaissait mon travail et m’a envoyé son court métrage au titre homonyme en me proposant de travailler sur le long métrage. Elle pensait, à juste titre, que je pouvais faire danser les acteurs et actrices en partant de leurs propositions, sans rien imposer, diriger, forcer. Même dans des scènes simples comme lorsque le père (François Rollin) épluche des pommes de terre. Il y a eu davantage de scènes en mouvement mais elles n’ont pas toutes été gardées au montage ; la danse et le chant étant en direct, c’était compliqué aussi pour tous. 

    Proche des gens, empreint de nostalgie, le film dégage beaucoup de tendresse et d’humanité. Est-ce cette dimension qui t’a séduit dans le scénario ?

    J’ai aimé, dans le scénario, cette question du choix de vie que l’on fait à tout âge, celle des origines, du milieu d’où l’on vient, cette question de classe, de transfuge, des origines de nos parents…  J’ai aimé que les personnages principaux aient la quarantaine et que leurs parcours se modifient encore, se questionnent. 

    Comment as-tu dialogué avec la réalisatrice ? Avait-elle des indications précises de mouvements ?

    Amélie m’a indiqué les scènes, les chansons, le minutage, le décor, la cuisine, la boîte de nuit… puis avec les acteurs et actrices nous avons échangé, inventé… Elle venait nous voir de temps en temps puis lors du tournage ensemble, nous modifions le travail suivant la technique ! 

    Le travail avec Juliette Armanet, Bastien Bouillon et les deux autres garçons a été facile ; beaucoup connaissent mon travail, ils étaient enthousiastes. C’était très joyeux, très ouvert ! Idem avec François Rollin, d’une écoute sensible et vertigineuse, avec Dominique Blanc avec qui j’avais déjà collaboré ; nous étions heureux de nous retrouver et d’inventer autre chose ensemble.

    Le travail avec le chant s’est effectué en parallèle ; avec la coach de chant, nous avons collaboré pour trouver les bonnes solutions pour que tous soient à l’aise avec les deux partitions.

    Les scènes de danse prennent place dans des endroits du quotidien, bars, cafés, cuisine, patinoire… Finalement tout peut être mouvement et poésie ?

    Oui, tout lieu, tout espace permet un mouvement dansé, partagé et ce film parle à toutes et tous, toutes générations confondues. Les chansons sont des vecteurs incroyables pour partager un imaginaire collectif, poétique et politique en lien avec le réel, la vraie vie ! 

    Aussi les thèmes abordés même celui de la cuisine ou de l’avortement sont suffisamment fédérateurs pour que nous puissions, chacune, chacun s’y reconnaître…

    Un beau souvenir de travail en collaboration, en partage comme je l’aime !

    *Radio Live est un projet radio et scénique conçu par Aurélie Charon et Caroline Gillet pour le son et Amélie Bonnin pour l’image qui invite de jeunes activistes à s’exprimer.

    Thierry Thieû Niang est danseur et chorégraphe. Parallèlement à ses créations, il initie des ateliers de recherche chorégraphique auprès de professionnels comme des amateurs, des enfants, des adolescents, des adultes, des seniors et des personnes autistes ou détenues.

    Partir un jour, un film d’Amélie Bonnin, avec Juliette Armanet, Bastien Bouillon, Dominique Blanc, François Rollin.

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