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    Florent Delval

    REbis 7 – Entretien avec Arco Renz

    En création Tous les articles Mars 20, 2024
    © Jean-Luc Tanghe

    REbis 7 est le deuxième volet d’une trilogie, créée par Arco Renz et Danielle Allouma. Autour d’une pratique qui peut apparaître minimaliste, le duo développe une réflexion métaphysique et mystique où le langage chorégraphique occupe une place centrale.

    Comment est né le projet ?

    La trilogie est vraiment née de la rencontre entre elle et moi. Pendant deux ans, nous avons échangé avant de décider de travailler ensemble à partir de sa pratique, qui paraît simple mais qui est en réalité très complexe : elle est devenue virtuose d’un mouvement qui consiste à tourner sur elle-même.

    Qu’entendez-vous, par simple et complexe à la fois ?

    C’est un mouvement répétitif qui est associé aux derviches tourneurs, mais notre approche est tout à fait inverse. On peut tourner dans un geste méditatif pour disparaître. Mais, dans la trilogie, nous utilisons cela pour faire apparaître quelque chose.


    Dans REvolutions 2349, la première pièce, la question de base est la tension entre le cercle et le carré, deux métaphores abstraites qui peuvent évoquer une multitude de choses concrètes. Dans REbis 7, la question est posée autrement ; la tension est maintenant entre son corps, l’intérieur, et l’extérieur, matérialisé par les sculptures vestimentaires de Flora Miranda.


    C’est aussi très complexe au niveau physique, car en fait Danielle ne tourne pas simplement. Le langage chorégraphique se joue entre un cadre restreint et un mouvement de liberté qui poussent contre ce cadre.

    Saviez-vous dès le départ que cela allait être une trilogie ?

    Oui, c’est apparu dès la période de recherche avant de travailler sur la première pièce, pour aller jusqu’au bout des questions que nous avions sur cette pratique et sa pertinence en tant que langage chorégraphique, et non pas en tant que langage personnel, thérapeutique. La troisième partie abordera la tension entre présence et absence, la disparition dans le mouvement.

    Quel est le processus de travail pour REbis 7 ?

    Nous travaillons en collaboration avec Flora, qui crée 12 sculptures pour nous avec lesquelles nous explorons leurs transformations au travers de la danse. Ce sont des matrices qui peuvent se moduler ; elles ont chacune des textures, des formes, des caractéristiques différentes. Le processus met en lumière ce qui, dans ces entités, aide ou empêche le mouvement de Danielle. Le but est que le tout –, l’entité et le corps – deviennent une seule chose.

    Étiez-vous impliqué dans la création de ces sculptures ?

    Nous avons travaillé ensemble, notamment pour le design de base que chacune des sculptures partage. Flora nous montre maintenant des propositions plus détaillées. Mais Danielle, qui a beaucoup d’expérience, a dû donner des retours sur ce qui pouvait fonctionner dans la pratique. Elle a déjà expérimenté auparavant avec des robes, comme les derviches, ce qui donne un point de repère, que le corps suit. Mais, ici, en l’absence de repère, elle devient la force pure qui anime en permanence ce mouvement de révolution. Danielle joue donc un rôle central dans le processus, car certaines choses ne sont simplement pas possibles.

    Prochaines dates :

    Le 6 mai 2025 au STUK, Louvain.
    Les 6 et 7 juin 2025 aux Brigittines, Bruxelles.

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