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    NDD#83 – Bleu sans pluie de la compagnie L’Inconnue

    © Compagnie L’inconnue

    Propos recueillis par Alexia Psarolis

    Cofondée en 2014 par Javier Suárez et Myriam Horman, la compagnie l’Inconnue signe avec Bleu sans pluie son deuxième spectacle jeune public, poétique et métaphorique, autour du lien, de la présence et de la perte. Conçu comme un livre d’images, les danseurs, affublés de masques de zèbre, évoluent sur le plateau devenu page blanche, où tous les récits deviennent possibles. Échange, par écrit, avec Javier Suarez.

    Rencontre, fusion, éloignement… Bleu sans pluie explore la relation à l’autre et s’adresse à un jeune public à partir de 5 ans. Avez-vous travaillé en amont, en dialogue avec des enfants ?

    Pour ce deuxième spectacle, j’ai voulu interroger la séparation, la perte et l’absence, une expérience qui nous concerne tous, notamment au cours des différentes étapes de notre développement, de la naissance à la fin de vie. Ces moments de séparation, souvent ritualisés, marquent et jalonnent notre évolution, ce qu’on appelle grandir. Le travail s’est déroulé dans le dialogue entre les nécessités artistiques et le monde des enfants, mis en relation à travers le jeu. Pendant l’écriture et la recherche en studio, j’ai fait appel à ma pratique régulière d’ateliers dans les écoles depuis plus de 15 ans et à la littérature spécialisée. Pendant le processus de recherche, nous avons ouvert nos portes aux personnes ressources, artistes comme enfants, puis nous avons fait des bancs d’essai en présence du jeune public pour confronter nos choix..

    La musique joue un rôle à part entière. Tantôt instrumentale, aux rythmes lents ou très cadencés, tantôt avec des chansons d’enfants ou encore des silences. Comment avez-vous effectué vos choix ?

    Le musicien-compositeur a créé la musique électronique en relation avec les danseurs en étant présent tout au long du processus de création. Son rôle physique participe également, en mouvement et en présence, à l’écriture chorégraphique. D’autre part, il diffuse la musique et l’univers sonore en réactivité avec les événements scéniques. Au départ, je souhaitais que les instruments ne soient pas visibles sur scène, que la musique soit visuelle et qu’elle ait un rôle à part entière. Les choix se sont formalisés rapidement avec la construction des tableaux : les zèbres, les marches, la transe, le piano. L’identité de chaque tableau a pris sens par la mise en relation avec les autres tableaux.

    Les interprètes portent des têtes de zèbre. Pourquoi le choix de cet animal ?

    Nous avons abordé le mouvement et l’écriture chorégraphique par plusieurs portes d’entrée, donnant ainsi accès à différents niveaux de lecture. Le zèbre m’intrigue depuis longtemps, il relève pour moi de la mythologie. Tout le monde semble le connaître et le visualise dans la savane avec son pelage surréaliste. Ces figures thérianthropes (créature mi-humain, mi-animal, ndlr) entraînent des transformations physiques et visuelles riches pour l’écriture que nous recherchions.
    Le zèbre symbolise celle ou celui qui est différent, unique mais tout en étant proche et familier. Avec le coté réaliste des masques, j’ai voulu créer un sentiment de familiarité avec les enfants tout en conservant cet aspect étrange du zèbre. Car cet animal demeure très mystérieux, ce qui invite davantage à rêver, à inventer, à oser. •

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