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    Entretien avec Lorena Spindler suite à sa résidence de recherche au centre de documentation.

    Propos recueillis par Yota Dafniotou

    Accompagnée par le Garage29 autour de sa recherche Seeing et être là , l’artiste émergente Lorena Spindler a fait étape au centre de documentation dans le cadre de sa résidence d’écriture. Retour sur son expérience.

    Quelles étaient tes attentes en arrivant au centre de documentation ? 

    Je suis arrivée avec l’envie de pouvoir tisser des liens avec d’autres travaux, de connecter mes recherches avec d’autres.

    Quelle est la ressource qui t’a le plus surprise ?

    Honnêtement la ressource qui m’a le plus surprise c’est déjà la ressource humaine, de parler avec toi. Tu m’as présenté des livres qui m’aident réellement dans ma recherche. Des livres rares, difficiles à trouver. J’étais très contente de les avoir quelques temps avec moi. Les livres : Extérieur danse. Essai sur la danse dans l’espace public de Sylvie Clidière et de Alix De Morant et Corps, espace, image de Miranda Tufnell et Chris Crickmay m’ont particulièrement marquée. 

    Quel est ton rapport à la recherche documentaire ? 

    Le document et les recherches théoriques me rassurent. Parfois, je cherche à valider une réflexion intuitive. Les théories des autres, des chercheur·euse·s , des penseur·euse·s  me réconfortent et m’accompagnent. Au centre de documentation, toutes ces références qui ont marqués l’histoire de la danse m’apportent aussi un peu plus d’humilité.  Parce que je vois et réalise ce qui s’est fait avant moi… Ça me donne envie de tisser des relations un peu secrètes avec et entre ces figures.

    Comment le passage se fait-il entre la recherche documentaire et le travail en studio ? 

    Cela dépend du projet et du travail. Dans ce projet-ci, je suis dans une recherche en solo et je m’entoure de livres que je consulte et relis. C’est très différent lorsque je suis dans un processus de mise en scène ou dans un travail plus collectif. La matière chorégraphique prend alors beaucoup de place, chercher à en saisir les contours, c’est déjà immense ! 

    Si tu devais résumer ton expérience au centre de documentation en un mot, quel serait-il ?

    Fourmillante. 

    Avec quoi repars-tu ?

    Pour être très honnête, je repars avec la frustration de ne pas avoir une bibliothèque comme celle-là dans mon appartement ! Avec la sensation qu’on oublie vite ce qui s’est passé. Que ça a existé. Heureusement que les livres sont là. Nos mémoires sont fragiles, un peu. 

    Lorena Spindler est une artiste hybride bruxelloise. Elle conceptualise des propositions artistiques sous forme de mise en scène, chorégraphie, clip/vidéo ou texte. Lors de ses études de théâtre au Conservatoire royal de Bruxelles, elle fait partie du collectif Chapter One (L0S1 – Zinnema, 2015). En parallèle de ses études en écriture à l’INSAS, en 2018, elle met en scène Softness 1 au C12. En 2019 elle met en scène Softness 2. Deux formes qui invitent 3 performeur·euse·s à travers le freestyle dansé, le théâtre physique, la parole improvisée, la chanson et le rap. Dans Softness 1 et 2, elle·il·s étudient ce que la compétitivité comme mode d’existence a créé en et entre nous. Elle s’immerge ensuite dans la chorégraphie et la danse en tant qu’autodidacte et via le cursus de danse et pratiques chorégraphiques à Charleroi danse.
    Son travail transdisciplinaire s’attelle au détournement de matières issues de la pop culture. En s’immisçant au-dedans de codes, d’outils ainsi que d’espaces fictifs ou réels, elle les transforme en protocoles expérimentaux. Dans Free dance escape/Seing, elle invite 6 danseur·x·euse·s autour d’un challenge TikTok à rechercher ce que serait une « connexion profonde » entre personnes. Elle expérimente son projet au sein du G.INCUBATOR de Garage29 la saison 22/23.
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