Pour approfondir — La cartographie
Quels sont les rapports qu’entretiennent les danseur·euse·s, les chorégraphes avec les cartes ? Quels processus sont à l’œuvre pour « nommer/figurer/tracer » le mouvement ?
Dans Le paysage est une traversée (2020), Gilles A. Tibergien ouvre un dialogue entre géographes et artistes contemporains autour de la nature complexe des cartes qu’il situe entre l’image et le concept. Le même auteur intervient dans Comme une danse (2006-2007), double numéro de la revue pluridisciplinaire française Les Carnets du paysage, et participe à un questionnement sur le rapport fluide de la chorégraphie à l’espace qu’elle fabrique.
Dans l’ouvrage Danses tracées (1991), Laurence Louppe s’intéresse aux systèmes codés, dessins et notations utilisés par les chorégraphes pour organiser l’espace. Elle évoque Rudolf Laban et la notion d’effort shaping ou comment un déplacement de poids participe à la construction d’une cartographie intérieure.
Dans A Very Eye, une pièce créée par la Compagnie Tumbleweed en 2022, publics et danseur·euse·s habitent un territoire commun. Les spectateur·rice·s sont dispersé·e·s dans une salle d’abord plongée dans la semi-obscurité. Les artistes évoluent dans les interstices laissés libres entre spectateur·rice·s, puis au centre, resté inoccupé. Les corps et les trajectoires qu’ils et elles tracent à force de marche et de mouvements de balancier forment un paysage aux contours fluides et dynamiques.
Quelques pistes documentaires à consulter au centre de documentation de Contredanse:
→ Brisson, Jean-Luc, Les Carnets du paysage n° 13-14 – Comme une danse, Actes Sud /Ecole Nationale Supérieure du Paysage, Arles, 2007
→ Louppe, Laurence, Danses tracées. Dessins et notations des chorégraphes, Dis Voir, Paris, 1991
→ Tibergien, Gilles A., Le paysage est une traversée, Parenthèses, Marseille, 2020
→ Compagnie Tumbleweed, Angela Rabaglio et Micaël Forentz, A Very Eye, création 2022, captation filmée aux Brigittines