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  • Nouvelles de danse

    #danseenfamille.be

    1er acte:

     

    Le salon d’une famille Schaerbeekoise au printemps 2020

     

    Les personnages: un homme, une femme, une jeune fille

     

    La jeune fille: elle a 22 ans, non 23 ! (ça grandit vite ces petites choses…), elle est pleine de vie; elle propose à ses parents de faire 15 mns de danse en famille chaque soir pendant la période de confinement.

     

    Le père: âge mûr, plutôt style intellectuel . Il ne dit pas non, histoire de ne pas s’attirer d’ennuis.

     

    La mère: âge “mûr +++” Danser, c’est son métier et cela fait 15 jours qu’elle tourne en rond: ça la chipotte d’imaginer ses jeunes élèves privées (E-S car il n’y a pas de garçons) de leur cours hebdomadaire. Sa fille insiste: c’est pour le plaisir, pas pour le travail. La mère accepte…

     

    2ème acte (le lendemain soir):

     

    Même lieu, même protagonistes

     

    1ère édition de “#dansenfamille.be” (c’est la mère qui l’a nommé ainsi, elle trouve que ça fait moderne…)

     

    Ils poussent les meubles du salon pour libérer un peu d’espace

     

    Le père branche les baffles et propose des musiques, du Reggae pour commencer.  Le volume est assez fort, les voisins en profitent aussi, il n’y a pas de doute.

     

    Tous commencent à s’agiter en rythme. On voit que la jeune fille a l’habitude de danser en boîte la nuit et que le père est un peu empêtré dans son grand corps même pas malade.  La mère donne l’impression de faire sa B.A (Bonne Action) du jour…

     

    Silence (les 15 mns sont passées)

     

    Chacun retourne à ses (pré)occupations

     

    3ème acte (une semaine après) “#dansenfamille.be” , 8ème édition

     

    Mêmes protagonistes

     

    L’espace est déjà dégagé

     

    La stratégie de la mère pour échapper à l’appel du soir a échoué.

     

    La fille chipotte sur son Ipod, on entend des rythmes de musique traditionnelle péruvienne.

     

    Chacun danse de son côté , parfois ils se rencontrent et dansent ensemble. Ils ont du plaisir, ils rigolent. Ils évitent de se moquer les uns des autres, il y a comme un air de fragilité dans l’air . Il a été convenu qu’il serait interdit de filmer.

     

    Danser leur permet d’éloigner le virus, d’exorciser leurs peurs . Ils s’en donnent à coeur joie… Moment de grâce.

     

    Les 15 mns sont devenues 30 sans qu’ils s’en rendent compte.

     

    Ils se quittent de petites étincelles dans les yeux en se remerçiant mutuellement.

     

    (Noir)

     

     

    Catherine Tivoli

    1er avril 2020

    Contribution de la danseuse et pédagogue Catherine Tivoli pour le projet Chroniques de la danse en suspens.

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